Nous avons fêté les réussites des jeunes accueillis sur notre Ensemble scolaire Saint Philippe, et tout particulièrement le Collège, le Lycée professionnel et le Lycée horticole. La soirée a commencé par un émouvant témoignage de Pascal Papé que vous retrouverez ci-dessous.
L’objectif de cette soirée avait pour but de récompenser l’investissement des jeunes sous toutes ces formes, qu’il s’agisse de l’obtention d’un diplôme ou du développement d’un talent particulier…. Fêter ainsi leur réussite personnelle est un moyen de leur redonner confiance et l’envie d’avancer.
Les jeunes ont reçu leur diplôme de l’Education nationale et un « certificat de réussite d’Apprentis d’Auteuil » pour la Corrida de Noël avec son président, Jean-Baptiste Protais, et en présence de leurs familles, de la communauté éducative et de tous les partenaires d’Apprentis d’Auteuil. Que ce soit le Brevet des collèges, un CAP, un BEP ou un BAC PRO…. toutes ces actions méritent d’être félicitées.
Ces réussites ne pourraient exister sans l’extraordinaire engagement de chacun : éducateurs, professeurs, bénévoles, parents, amis, services ressources, associations, élus, marine nationale….
Retrouvez un aperçu de cet évènement : [slideshow_deploy id=’6636′]
Témoignage de Pascal Papé, un des meilleurs « deuxième ligne » de rugby de ces dix dernières années. Avec l’équipe de France, il collectionne soixante-cinq sélections, deux Grands Chelems et une finale de Coupe du Monde, en 2011, face aux All Blacks. Il a aussi été capitaine des Bleus et champion de France avec le Stade Français en 2015.
Lors de la remise des diplômes de la réussite ce 26/11/2019 (CFG, DNB, CAP, BEP, BP et BAC PRO), il nous a partagé un émouvant témoignage de son histoire qui a nourri son tempérament de guerrier sur le terrain.
« Je suis né d’un père inconnu et délaissé par une mère toxicomane, alcoolique et qui se prostituait pour survivre.
J’ai rejoint l’ASE à l’âge de 7 mois, car ma mère ne me nourrissait pas. J’ai été recueilli par une famille d’accueil à Lyon : la famille Papé qui m’a permis d’éviter un traumatisme important. Ce n’est qu’à 18 ans que j’ai pu avoir le droit de porter leur nom.
Je n’ai pas eu une vie facile, je n’étais jamais sûr du lendemain…oui, sûr de rien… Tous les quinze jours, c’était l’enfer car on m’obligeait de rendre visite à cette mère pour qui je n’avais aucune affection. Les assistantes sociales me disaient qu’elle se soignait pour me récupérer. Ça a duré 13-14 ans avec la peur d’être repris par elle.
A 6 ans, j’ai intégré l’activité rugby : ce fût mon ballon d’oxygène car j’étais comme les autres et apprécié pour ce que j’étais.
Mes faiblesses, mes cicatrices ont été guéries par le sport. Cela n’a pas été facile, mais j’ai intégré le centre de formation pour devenir joueur professionnel.
C’est sans doute grâce à ce que j’ai vécu, un chemin tortueux, que cela m’a donné la hargne, l’envie de réussir !
Parce que j’ai assumé la personne que j’étais, parce que j’ai assumé mon histoire et le chemin parcouru, j’ai pu devenir un joueur de l’Equipe de France. Et aujourd’hui, je suis le Directeur du Centre de formation du Stade français.
Rien ne se fait sans volonté…mais quand on a la volonté de réussir, la volonté de s’accrocher aux études, alors, il y a un retour sur investissement. Il faut continuer de rêver, de vouloir devenir ce que vous voulez. Qui peut vous en empêcher ? à part vous…la vie est une bagarre de tous les jours. Mais vous avez la chance de pouvoir aller au bout de vos études. Il faut aller au bout de vos études.
Même si on a des vies différentes, si vous avez ce petit plus de vouloir réussir, ce petit plus vous emmènera là où vous voulez aller. Vous ne pouvez aujourd’hui vous l’imaginer, mais croyez-en vous ! Je vous souhaite beaucoup de réussites…parce que quand on se persuade de réussir, inconsciemment on réussit. Merci ! »