Le Dispositif de Soutien Educatif et Scolaire

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LE DISPOSITIF DE SOUTIEN EDUCATIF ET SCOLAIRE

Contre le décrochage scolaire, une initiative qui redonne goût aux études  (selon un article de la Revue « Femme Actuelle »)

Dans cet établissement de Meudon (92) qui accueille des jeunes de 13 à 16 ans en décrochage scolaire, les professeurs font bien plus qu’enseigner. Ils redonnent confiance à ces jeunes et les aident à construire leur avenir.

Des élèves volontaires pour étudier qui ont en commun d’être fâchés avec l’école, d’avoir grossi les rangs de ceux qu’on appelle les décrocheurs. « Avant d’arriver chez nous, ils étaient tous en échec depuis longtemps, entre six mois et deux ans, résume Matthieu Laurent. Ils se réconcilient lentement avec l’institution ».

Ce lieu qui panse les plaies de collégiens en grande difficulté s’appelle le DSEO (Dispositif de soutien éducatif et d’orientation). Créé en 2009, le DSEO accueille 65 jeunes par an, répartis en 4 classes de 4ème et 3ème. Les profils sont variés, dans un souci de mixité. Certains adolescents sont suivis par l’Aide sociale à l’enfance, d’autres vivent chez leurs parents. Plusieurs ont été happés par la rue ou le quartier, flirtent avec la délinquance. Les filles ne représentent qu’un quart des effectifs. Tous sont là sur la base du volontariat. « Avant leur admission, je les reçois avec leurs parents ou leur travailleur social, explique le directeur. L’implication des familles est essentielle, notre rôle consiste aussi à les relégitimer, à les faire bouger en même temps que leur enfant. Tous ensemble, on mûrit un projet individuel».

Cours le matin, ateliers l’après-midi

L’emploi du temps est aménagé pour optimiser les apprentissages : remise à niveau scolaire le matin, sorties culturelles et ateliers professionnels (en horticulture, menuiserie et stylisme) l’après-midi. Au nombre de 6, les enseignants créent eux-mêmes leurs cours, sans le support de manuels scolaires. « On mise sur la participation orale, on fait une croix sur les devoirs à la maison, on dialogue beaucoup en classe, explique Cécile Paillé, professeur principale. Entre les élèves et nous, il y a une phase d’apprivoisement mutuel. Les premiers résultats se font sentir à la Toussaint ».

Les stages en entreprise, qui s’étalent de 5 à 18 semaines selon les classes, sont un axe important de la pédagogie. Ils constituent une ouverture sur le monde professionnel, confrontent le jeune à des adultes autres que ses parents, et lui donnent une occasion de s’épanouir dans un  domaine concret.

95% des jeunes poursuivent leur scolarité à la sortie du DSEO, en CAP ou Bac pro. « Ils mûrissent, gagnent progressivement leur autonomie, apprennent pour la première fois de leur vie à faire des choix, résume Matthieu Laurent. Surtout, ils cessent d’être des cas pour devenir des élèves ».